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Xylophone

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mono xylofoon.jpg Tshokwe-Angola2086Ndjimba Schmidt73.jpg Tshokwe-Angola2089Ndjimba Schmidt73.jpg xylofoon1.jpg xylofoon10.jpg xylofoon2.jpg xylofoon3.jpg xylofoon4.jpg xylofoon5.jpg xylofoon6.jpg xylofoon7.jpg xylofoon8.jpg xylofoon9.jpg

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Les collections du Musée royal de l’Afrique centrale regroupent divers types de xylophones, depuis les instruments à une seule touche jusqu’à ceux comptant 16 touches. En ce qui concerne les résonateurs ajoutés aux touches, une grande diversité est à remarquer, depuis les trous creusés dans le sol jusqu’aux caisses en bois rectangulaires en passant par les calebasses ou les tiges de bambous.

Diverses études scientifiques ont déjà été consacrées dans le passé à l’historique, l’origine et la répartition de cet instrument, dont l’étude d’Olga BOONE (1936) qui peut être considérée comme une oeuvre pionnière, au même titre que les études de C.SACHS, E.von HORNBOSTEL et A.P.MERRIAM.

En observant les 108 xylophones qui faisaient partie en 1936 des collections de ce qui était à l’époque le Musée du Congo belge, O.BOONE a pu dresser la carte de l’aire de répartition du xylophone et diviser celle-ci en deux grandes zones, une zone nord (certaines parties du Cameroun, la République centrafricaine, le Gabon, le nord du Congo et de l’Ouganda) et une zone sud (le nord-est de l’Angola, la région du Kasaï-Katanga dans la partie sud du Congo et le nord de la Zambie).

La place du xylophone dans la vie socio-culturelle en Afrique centrale doit avant tout être considérée dans un cadre hiérarchique. Comme il s’agit la plupart du temps d’un instrument complexe qui demande une grande habileté dans ses techniques de confection et qui doit en outre toujours être joué à deux, son acquisition demeure le privilège des personnages en vue dans la société, parmi lesquels il faut sans nul doute compter les chefs locaux. On retrouve également la madimba de préférence dans les ensembles musicaux liés à et entretenus par des personnages situés haut sur l’échelle hiérarchique. La musique liée au xylophone se rapporte donc presque exclusivement aux chefs traditionnels d’un village ou d’une ethnie, mais l’instrument peut également faire partie d’ensembles musicaux intervenant dans des cérémonies rituelles ou en accompangement de danses de divertissement.

Il va de soi qu’un ensemble musical comprenant des xylophones, des tambours à peau et des tambours à fente et complété par les hochets des danseurs et d’autres petits instruments à percussion peut produire une mélodie et un rythme particulièrement stimulants.

L’apprentissage d’un tel instrument aux possibilités musicales si vastes exige de l’aptitude et de la technique. Les joueurs de madimba jouissent donc d’un grand prestige auprès des autres habitants des villages. Quiconque veut apprendre à jouer de la madimba devra commencer dès le jeune âge et observer attentivement les joueurs confirmés. Ensuite, le maître à jouer lui enseignera quelles formules d’accompagnement doivent être interprétées : ces formules doivent être sans arrêt répétées dans un même morceau, pour former à la fois la base rythmique et tonique des lignes mélodiques du soliste. Lorsque l’élève a acquis suffisamment de connaissance musicale et qu’il maîtrise parfaitement les différents motifs d’accompagnement, il sera occasionnellement autorisé à accompagner son maître. La majorité des joueurs de xylophone se limite à un rôle d’accompagnement : seuls les plus doués d’entre eux pourront prétendre à un rôle de soliste.

Le modèle le plus élémentaire de xylophone est celui qui se compose de quelques touches libres réparties sur deux niveaux de roseaux, de troncs de bananiers ou de planches de bois et qui sont séparées entre elles par de petits bâtons fins. L’instrument en lui-même se compose donc d’une série d’éléments libres qui doivent en permanence être réassemblés avant de pouvoir jouer. L’espace libre laissé entre les touches et le sol fait office d’espace de résonance. Un exemple typique de ce genre d’instrument est le pandingbwa des Zande de l’Uele (Congo).

Le type de xylophone qui s’en rapproche logiquement le plus est celui dont les touches sont disposées sur un caisson en bois rectangulaire et auquel elles sont fixées à l’aide de cordes. Ce type de xylophone, appelé manza ou bandjanga, est originaire du nord-ouest du Congo et est utilisé par les Ngbandi et les Ngbaka.

Ce sont principalement les calebasses qui sont utilisées comme caisses de résonance pour les touches du xylophone, et ceci pour les modèles différents que l’on trouve tant dans le nord que dans le sud du Congo. Pour donner à la calebasse son timbre propre, on pratique une ouverture dans la paroi latérale, dans laquelle est introduite une douille de forme cylindrique. Sur la face intérieure de celle-ci, on applique une membrane qui est utilisée par l’araignée ntanda nku pour pondre ses oeufs. Cette membrane vibre et produit un bourdonnement chaque fois que la touche est frappée. Une technique similaire est d’ailleurs utilisée pour certains types de tambours.

Le nombre de touches est également un élément qui permet de différencier les nombreux types de xylophones.

D’une répartition restreinte, le didimbadimba est un xylophone des Luba (Congo-Katanga) et des peuples apparentés. Le terme didimba signifie tout simplement “touche” dans leur langue, le kiluba. En dépit du fait qu’il n’utilise qu’une seule touche, cet instrument est configuré de manière ingénieuse à partir d’une grande calebasse ronde munie sur sa partie supérieure d’une grande ouverture et de deux “bras” courbés entre lesquels pend la touche. Cet instrument appartient au monde des chasseurs et accompagne les chants qui leur sont propres.

Dans le même ordre, nous devons également signaler le xylophone à deux touches jimba qui appartient à la même culture musicale que le didimbadimba et qui est utilisé par les Tshokwe et les Lunda pendant les rituels liés à la chasse.

La plus grande partie des xylophones appartient cependant à la catégorie des xylophones possédant plus de deux touches, en général entre 12 et 16. Il s’agit des madimba (pluriel de didimba) qui sont le plus répandus dans la région du Kasaï et du Katanga, au Congo. Sur les photos on peut clairement voir de quelle manière ces instruments sont confectionnés et comment les calebasses sont fixées sous les touches pour servir de caisses de résonance. On voit aussi clairement la membrane qui est introduite dans chaque calebasse. Le xylophone le plus connu est celui des Pende : il est toujours présent dans les ensembles et les orchestres, tout comme chez les autres peuples de la région, où l’on retrouve deux exemplaires dont un se charge de la ligne mélodique (le plus souvent le “soliste”) tandis que le second (l’“accompagnateur”) joue une formule d’accompagnement en ostinato.

Lors de notre enquête sur le terrrain, nous avons pu constater que la mélodie est “comprise” par les assistants, en d’autres termes la mélodie instrumentale peut être traduite en langue parlée tout comme cela est le cas avec le tambour à fente.

Ce type d’instrument apparaît dans d’enregistrements de nos archives sonores, réalisés parmi les peuples congolais suivants ; il est connu sous les noms vernaculaires suivants:

Anemba (Hamba, Tetela), Bifanda Ntsonge (Yaka), Bifanda Sina (Yaka), Didimba (Luba-Kasai), Didimbadimba (Luba), Djimba (Tshokwe), Dujimba (Lunda), Endara (Nande), Gbengbe (Budja), Kpaningba (Zande), Kpengbe (Ng'bandi), Kpingbi (Benge), Kponingbo (Zande, Zande), Madimba (Bindi, Kete, Kwese, Luba, Luba, Pende, Sala Mpasu, Yaka), Manga (Zande), Manza (Gbandi), Manza (Ngolo, Tanga) (Zande), Marimba (Kanyoka), Midimb (Lunda), Ndara (Ndo), Ndjimba (Tshokwe), Pwandingbwa (Zande), Silimba (Kanyoka, Luba)

Discographie:

Bibliographie:

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