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Trompe

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(luister) (luister) (luister) (luister)

Les cors sont un groupe important d’instruments à vent en Afrique. Les cornes utilisées sont celles de plusieurs espèces d’antilopes ou des défenses d’éléphants en ivoire munies d’un trou latéral permettant d’insuffler l’air.

L’utilisation d’instruments confectionnés à l’aide de cornes d’animaux est en grande partie liée à la chasse, tout comme les petites flûtes ; mais les cors ont également une fonction de communication. La transmission de messages est rendue possible en perçant une ouverture à quelques centimètres du bout de la corne et en sciant la pointe : cette ouverture permet le passage de l’air dans l’intérieur creux de l’instrument. En bouchant ou en libérant cette ouverture à l’aide du pouce, l’utilisateur peut produire deux sons différents qui lui permettent de transmettre des messages codés. Cet instrument est utilisé avant la chasse (rassemblement des chasseurs), pendant la chasse (pour maintenir le contact et préciser la localisation des chasseurs et du gibier) et après la chasse (sonner la fin de la traque). Mais il est également utilisé à l’occasion de rituels qui précèdent la chasse (appel aux esprits protecteurs pour implorer leur protection et une chasse fructueuse) ou qui la suivent (remercier les esprits pour le succès de la chasse).

Les cors les plus spectaculaires sont ceux confectionnés à partir de défenses d’éléphants : on en trouve de petits et de grands formats. La fabrication et les fonctions de la plupart de ces cors peuvent être comparées à celles des cors confectionnés à partir de cornes d’antilopes. Etant donné que l’ivoire est un matériau que les sculpteurs et les artisans apprécient pour sa structure mais aussi pour exprimer leurs talents artistiques, on trouve des exemplaires de petits cors en ivoire qui se caractérisent par leur embouchure généralement incisée avec beaucoup de finesse (sous différentes formes) et/ou par les décorations à caractère anthropomorphe qui apparaissent à l’extrémité la plus fine de certains exemplaires et qui permettent de déterminer l’origine ethnique de l’instrument.

Les cors en ivoire les plus impressionnants sont ceux qui ont été confectionnés au départ de grandes défenses dans toute leur longueur. De telles défenses sont de toute façon la propriété des chefs, pour lesquels elles représentent des “trophées de chasse” et des symboles de puissance : c’est pourquoi nous devons rechercher la place et l’utilisation de ces défenses en ivoire dans l’entourage des détenteurs du pouvoir local. Lorsque ces défenses ont été transformées en instruments de musique, on les voit plutôt apparaître en tant qu’instruments à vent au milieu d’autres instruments, au sein d’ensembles musicaux que l’on peut considérer comme des “orchestres royaux”. Leur apparition a donc un caractère un rien plus impressionnant que dans le cas des modèles plus petits, utilisés dans un contexte de chasse. Pour accentuer encore le caractère impressionnant de cet instrument, l’extrémité (le pavillon) est, chez certains peuples, couvert d’une peau de serpent ou de léopard ; parfois, le cor est prolongé d’un morceau de bois également recouvert d’une peau, ce qui donne une dimension supplémentaire à la sonorité du cor. Chez les Ekonda (Province de l’Equateur), le prolongement en bois des cors de ce type n’est pas recouvert d’une peau, mais il est ciselé finement et peint aux couleurs typiques (jaune, blanc, ocre, bleu) que l’on retrouve également sur d’autres objets de leur culture matérielle.

Enfin, nous conservons dans notre collection deux modèles de cors utilisés dans la culture musicale du Congo et qui occupent une place tout à fait particulière dans le patrimoine organologique de l’Afrique centrale. Il s’agit du ludi, un cor anthropomorphe en bois et d’un autre cor en bois confectionné dans une grosse branche ou une grosse racine creuse.

Les Bwende du Congo accompagnent la musique funéraire qu’ils jouent à l’occasion du décès d’un chef ou d’une personne influente en jouant des ludis, cors anthropomorphes en bois, qui accompagnent avec d’autres instruments à vent et des tambours le corps du défunt enveloppé dans une gigantesque poupée en tissu appelée nyombo (voir photo). Plus cette poupée est grande, plus la personne défunte était influente durant sa vie. Les ludi symbolisent une personne humaine (le mulumi aux tons graves représente l’homme, tandis que le mukazi aux tons plus aigus représente la femme) dont seuls la tête et les bras sont représentés de manière sommaire. Le buste fait office de caisse de résonance et l’embouchure est percée dans le dos de la figurine : le joueur tient donc le cor, confectionné en bois léger, dressé verticalement devant lui. Les sons produits par ces cors sont perçus par les spectateurs comme étant la voix et la personnalisation des ancêtres. Ces cors en bois peuvent en fait être considérés comme des “amplificateurs de voix”. Contrairement aux autres cors de l’Afrique centrale, ils ne produisent qu’un seul son.

Sur la photo, on distingue clairement un autre modèle de cor, confectionné au départ d’une branche ou d’une racine d’arbre et sur laquelle un embouchure latérale a été inséré. Les racines ont généralement la préférence étant donné que l’intérieur est assez mou et peut donc être évidé plus facilement, tandis que la paroi extérieure est par nature très dure. Inutile de dire que l’ensemble des sons produits par un tel assemblage de cors jouant simultanément est assez pénétrant et inspire au spectateur un certain sentiment de frayeur à l’occasion de la mort du chef.

Ce type d’instrument apparaît dans d’enregistrements de nos archives sonores, réalisés parmi les peuples congolais suivants ; il est connu sous les noms vernaculaires suivants:

Agwara (Alur), Ambala (Mangbetu), Biyimi (Teke), Bondombe (Kutu), Bondule (Mongo), Bonjo (Ekonda), Chipeni (Luba, Luba-Kasai), Ega (Ndo), Ekungu (Boyela, Pygmées), Gaya (Ngbaka), Hembu (Leele), Ibuka bompulimbenda (Bolia, Ekonda), Ifonge (Boyela), Ilola (Mongo), Imponge (Djonga, Mongo), Iseke (Watsi, Yalima), Iwulu (Nyari), Kanga (Bari), Kimpungidi (Luba), Kîto (Luba), Liwakala (Nyari), Lonkenge (Mongo), Lototi (Ekonda), Luba (Gubu), Mai (Efe), Makondere (Banyoro), Masikulu (Kongo), Mbaa (Budu), Mbala (Babudu, Yogo), Mfung a nkur (Mputu), Mfung a nwan (Mputu), Mopati (Ngombe), Mpongi (Sengele), Mpungi (Mphundji) (Kongo), Mwana a mfing (Mbunda), Nambongo (Mangbetu), Nedimbo (Mangbetu), Nembo (Mangbetu), Nembongo (Mangbele), Nsingo (Yaka), Nthemfo (Kongo), Opatshi (ou Mopati) (Ngando), Ori (Bari), Pung (Kuba), Situtonga (Kouyou)

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Discographie:

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