L’idono est un arc musical composé d’un arc en bois (umuheto) de 125 à 135 cm, bandé avec une corde (umurya) en fibres végétales, une corde en matière animale ou (plus récemment) un fil métallique. Une calebasse fixée sur la tige de l’arc fait office de caisse de résonance. Son maniement requiert aussi une baguette en bois et le hochet inzebe.
La corde est rapprochée de l’arc au moyen de deux boucles, tandis qu’une troisième boucle – la plus importante – divise la corde en deux parties inégales. Cette construction produit deux notes différentes, généralement une quarte ou une quinte, en guise de notes fondamentales. Cette dernière boucle est reliée à la calebasse/caisse de résonance par une ficelle. Pour écarter la calebasse de l’arc musical, un morceau de tissu ou un coussinet d’écorce de banane est inséré entre les deux, ce qui permet d’éviter tout contact direct gênant entre l’arc et la calebasse.
Pour jouer de l’instrument, on tient l’arc dans la main gauche devant le corps en position verticale en serrant la calebasse contre le corps. Dans la main droite, on tient une fine baguette utilisée pour frapper la corde, ainsi qu’un hochet inzebe. Pour jouer d’autres notes que les deux fondamentales produites par la corde, on peut raccourcir la partie la plus longue (supérieure) de la corde avec l’index ou le majeur, ce qui permet de produire trois notes avec les intervalles suivants: seconde/quarte ou quinte.
L’idono est utilisé surtout par les Hutu et, dans une moindre mesure, par les Twa. L’instrument est utilisé dans des occasions les plus diverses – fêtes, cérémonies officielles, à l’invitation des autorités – ou par des mendiants pour éveiller la pitié. L’idono se joue généralement en solo, l’instrumentiste étant tout à la fois chanteur, souvent accompagné par les battements de mains du public. Il est plutôt rare de voir jouer l’idono dans un ensemble avec d’autres instruments.
Cet instrument est très populaire, tant pour ses qualités acoustiques que pour sa cadence rythmique. Le répertoire parle de religion, de politique, d’histoire, d’affaires personnelles, d’événements de la vie quotidienne...
L’idono est présent dans tout le pays, mais n’est pas d’origine rwandaise: il serait originaire de Tanzanie. L’instrument n'a été introduit au Burundi qu'au vingtième siècle. En raison de cette large diffusion, il porte aussi différents noms: idono et ibubura.
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© KMMA/Jos GANSEMANS