Le violon est un instrument à cordes dont les cordes sont tendues à l’aide d’un petit arc comme cela est le cas pour la viole. Le manche est un bâton en bois droit et non flexible qui traverse l’instrument. Il n’est donc pas possible de retirer la caisse de résonance sans avoir à défaire les cordes. Les violons présents dans la collection du Musée royal de l’Afrique centrale proviennent en partie de l’est et du sud du Congo, en partie d’Afrique du Nord et de l’Ouest. Leur forme et leur structure les rapprochent des modèles que l’on trouve principalement dans la culture musicale arabe. Le nombre de cordes est limité à deux, mais ce sont les modèles à une corde qui sont les plus répandus.
Le violon se compose toujours d’une caisse de résonance, d’un support pour la corde, d’une ou deux cordes et d’un archet. La caisse de résonance est un objet creux ou évidé traversé par le tendeur de la corde. La corde va d’un bout du support à l’autre par dessus la caisse de résonance. Elle est souvent soutenue par une petite cheville. Dans le haut du support, tout près de son extrémité, un trou est percé dans lequel est fixée verticalement une cheville à laquelle est attachée la corde, en l’enroulant autour de celle-ci. La cheville peut tourner autour de son axe, ce qui permet d’accorder l’instrument. La corde elle-même est souvent confectionnée à l’aide de matières végétales. Il reste enfin l’archet légèrement courbé : il est constitué d’une fine tige arquée à laquelle une corde en matières végétales ou en poils de chevaux est attachée.
D’après le mode de construction, on peut distinguer deux types de violons :
1) dans le premier type, le plus courant, le support est un bois droit aux deux extrémités duquel est attachée la corde. Le support traverse donc par l’intérieur la caisse de résonance en passant par de petites ouvertures pratiquées à cet effet.
2) le deuxième type, le plus atypique, est originaire de la région de Kwango et est joué par les Holo. Il s’agit d’un violon dont la forme rappelle singulièrement le tambour à fente manuel anthropomorphe des Yaka. A l’endroit où se trouve la fente, une petite planchette rectangulaire en bois très léger est placée : elle couvre entièrement l’espace creux de l’instrument. Un chevalet est installé sur cette planchette que les cordes traversent en ressortant par la bouche d’une tête sculptée, à l’arrière de laquelle sont fixées deux chevilles auxquelles sont attachées les cordes.
Pour donner plus de prise sur la corde de l’instrument, la corde/les cheveux de l’archet sont enduit(e)s d’un peu de résine. Celle-ci est souvent stockée sur le flanc de la caisse de résonance, de telle façon que le musicien puisse y frotter l’archet tout en jouant pour renforcer l’enduit de départ.
Lorsqu’on joue, la caisse de résonance du violon est le plus souvent appuyée contre le ventre tandis que le manche est tenu dans la paume de la main droite, loin du corps. La corde peut être bloquée avec les doigts, à l’aide de la deuxième phalange de l’index, du médian et de l’auriculaire, ce qui permet de multiplier les tonalités. L’archet est manié avec la main droite : on le tient du bout des doigts. Les violons du type antrhopomorphe sont parfois joués d’une autre manière, la base de l’instrument étant posée sur le sol.
Le joueur de violon est en même temps chanteur : il joue généralement en solo. L’instrument n’est en règle générale pas joué par les hommes âgés ni les femmes. Le musicien interprète son propre répertoire, qui peut être basé sur celui d’autres musiciens ou contenir des emprunts à d’autres répertoires. Les paroles des chants concernent souvent la vie quotidienne dans les villages, parfois aussi des événement politiques.
Une caractéristique importante de la musique du violon est le caractère monotonique de l’instrument et du chant, comme si la musique subissait pour le rythme l’influence de la langue parlée avec ses syllabes longues et courtes.
Ce type d’instrument apparaît dans d’enregistrements de nos archives sonores, réalisés parmi les peuples congolais suivants ; il est connu sous les noms vernaculaires suivants:
Akaghovoghovo (Nande), Dongu (Ndo), Lungoyongoyo (Kongo), Ndingiti (Hema, Koga), Nkenkete (Mboma / Ndibu)
Bibliographie:
Discographie:
Voir aussi Rwanda
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