Le kon est un luth à deux cordes des Frafra que l'on retrouve dans la ceinture de savane soudanaise d'Afrique occidentale. Près de Bisa au Burkina Faso, il porte le nom de konde, les Kassena l'appellent kono et les Dagomba biegu. Le kon se compose d'une calebasse dont la partie supérieure est coupée. Une peau de chèvre, comportant deux trous laissant passer un manche en bois, est tendue sur la section ouverte. Un petit morceau de bois est enfoncé entre le manche et la calebasse afin de maintenir le manche en place. Les deux à quatre cordes de nylon sont fixées au manche à l'aide d'un tendon de vache. Un petit morceau de bois faisant office de chevalet permet de tirer les cordes vers l'arrière. Pour accorder l'instrument, on fait glisser les tendons vers l'avant ou vers l'arrière. Le dessus du manche est muni de petites plaques de métal qui servent de hochet durant l'interprétation.
Le kon se joue à l'aide d'un plectre et est accordé
à la petite tierce, par exemple sol-si bémol, pour ce
qui concerne le kon à Nakpanduri. L'instrument se joue suspendu
autour du cou.
Traditionnellement, toutes sortes d'amulettes et de foulards sont
attachées au kon, permettant de tenir éloignés les
mauvais esprits et les effets de la sorcellerie.
Le kon est joué par des 'troubadours',
généralement des fermiers que l'on rencontre souvent dans les
bars à pito du Frafra et du Kassena, en récitant leurs
chants. L'accompagnement est répétitif par utilisation de
figures d'ostinato. La musique est modale, le joueur de kon utilisant des
doubles pauses.
Les textes chantés évoquent le plus souvent des
événements de la vie quotidienne et parlent des personnes
présentes dans le bar de pito. Le musicien de kon est
rétribué en recevant une calebasse pleine de pito.
© MRAC/Dominik PHYFFEROEN