Le yondo est un idiophone à secouer et à frapper. Cet instrument se compose d'un tube de 70-80 cm de longueur, réalisé en métal, mais parfois aussi à partir d'un potiron. Le tube est ouvert des deux côtés et doublement conique, mais présente une circonférence plus importante à 6-9 cm d'une extrémité. Sur ce côté plus large, deux petits cylindres fermés en métal sont soudés à 20 cm de l'ouverture. Ils contiennent de petites pierres et servent de hochet. Durant l'interprétation, des cailloux sont également insérés dans le tube ouvert afin de produire un cliquetis permanent via les mouvements de l'instrument.
Le yondo a été introduit dans le Tibesti par les femmes de guerriers Sara provenant du Sud. Les Teda ont appelé cet instrument Yondo, un terme qui désigne l'initiation chez les Sara. Cet instrument est uniquement utilisé par les prostituées itinérantes.
Cet idiophone peut produire des sons de diverses manières. Les extrémités ouvertes du tuyau sont frappées contre la paume de la main ou le mollet de la musicienne. D'autre part, les anneaux d'argent portés au poignet droit frappent le corps de l'instrument, ce qui permet d'obtenir un timbre différent.
L'instrument est très peu répandu, et son nom n'est même pas connu par les jeunes, mais bien par les adultes, qui connaissent également ses techniques d'interprétation. C'est le seul type de hochet présent dans le Tibesti.
Voir également: BRANDILY, M., Instruments de musique et musiciens instrumentistes chez les Teda du Tibesti, MRAC – Annales, Sciences humaines, vol. 82, 1974
© KMMA/Monique BRANDILY