Autre nom: nnanga.
L'ekidongo est un arc musical muni de plusieurs cordes. Pour l'arc, on utilise une branche souple et flexible qu'on laisse sécher longtemps. L'arc est percé de trous à l'aide d'une aiguille rougie au feu. Ces trous accueillent la longue corde unique en fibres végétales torsadées, tendue de manière à corder l'ensemble de l'instrument. La corde est maintenue d'un côté par une petite cheville transversale en bois (même système que l'enanga) tandis que l'autre extrémité est enveloppée d'écorce et de coton. L'ekidongo dispose ainsi, en définitive, de trois cordes: deux cordes parallèles plus courtes à l'intérieur de l'arc et une corde plus longue qui va d'une extrémité de l'arc à l'autre. L'arc n'est pas symétrique: il a un manche court et un manche long.
Afin d'amplifier le son, l'ekidongo est parfois posé sur une caisse de résonance séparée, généralement un objet ménager courant, comme une casserole. L'instrument est placé verticalement: il repose sur la casserole et s'appuie contre l'épaule droite. La corde doit passer près du visage du musicien pour qu'il puisse la bloquer avec le menton. Le musicien étouffe les cordes avec le menton à sa guise et à deux endroits différents, ce qui lui permet de jouer des notes différentes. Les deux cordes plus courtes sont toujours jouées en accord ouvert. L'ekidongo dispose donc d'un ambitus de cinq notes. Le pouce de la main droite pince les deux cordes courtes, tandis que la main gauche pince les deux cordes supérieures à l'aide d'un médiator - une cheville en bois dur de 10 cm. La corde intermédiaire est jouée des deux mains. Le joueur d'ekidongo est assis par terre, son arc placé devant lui. À ses côtés est assise une deuxième personne qui assure une pulsation rythmique en frappant le bord de la casserole avec un bâton légèrement recourbé.
L'ekidongo n'est jamais combiné avec d'autres instruments et est joué uniquement par des hommes. Le musicien combine toujours le chant et le jeu musical. Les paroles évoquent des événements importants dans le village ou chantent les louanges de personnalités marquantes.
pour plus d’information voir également: VAN THIEL, Paul, "Multi-Tribal Music of Ankole. An ethnomusicological study including a glossary of musical terms." Édité par le Musée Royal de l’Afrique Centrale dans la série Annales, Sciences Humaines, no 91, 1977, 234 pp.
© KMMA/Paul VAN THIEL