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Enyimba

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Autres noms: oburengo, esaasi

L'enyimba est un hochet en calebasse d'une longueur de 30 cm et d'un diamètre qui varie de 15 à 25 cm. La calebasse provient du Cucumis, une plante très répandue, et le fruit est récolté lorsque la taille désirée est atteinte. Après quelques semaines de séchage, l'enveloppe du fruit est ouverte au sommet et des petits cailloux sont introduits dans la calebasse. En l'agitant longtemps et avec force, on détache la chaire molle à l'intérieur, ce qui permet de l'enlever facilement. Après l'évidage, les cailloux sont remplacés par des graines de canna. En Ankole, la calebasse n'est jamais munie d'une tige de bois en guise de poignée: le col étroit de la calebasse est utilisé à cet effet. L'ouverture de la calebasse est refermée à l'aide d'un quelconque matériau.

Dans les autres régions d'Ankole, sauf chez les Ziba, la calebasse est munie de petites ouïes (rondes, cruciformes ou en croissant) découpées ou brûlées dans la paroi.

Jadis, l'enyimba était utilisé uniquement par les hommes, mais les femmes en jouent parfois de nos jours. L'instrument est utilisé pour l'accompagnement rythmique de musiques de danse (avec des tambours et d'autres hochets) et de musiques rituelles (par un soliste dans le cadre du culte emandwa).

Chez les Ziba, Nyambo et Tagwenda, on utilise un seul instrument par musicien. Chez les Kooki, on tient un enyimba dans chaque main. Les rythmes joués sont beaucoup plus complexes chez ces derniers, grâce à la possibilité de combiner différents rythmes avec les deux mains.

Chez les Iru, l'enyimba est appelé oburengo.


pour plus d’information voir également: VAN THIEL, Paul, "Multi-Tribal Music of Ankole. An ethnomusicological study including a glossary of musical terms." Édité par le Musée Royal de l’Afrique Centrale dans la série Annales, Sciences Humaines, no 91, 1977, 234 pp.

© KMMA/Paul VAN THIEL