Retour

Enyungu

photo photo photo photo fragment

Autre nom: enaga

L'enyungu n'est pas un instrument de musique en soi, mais un objet usuel que l'on emploie comme instrument de musique. Il s'agit d'un pot en terre cuite à goulot court et à large ouverture avec des bords légèrement recourbés vers l'extérieur. Il est normalement utilisé pour conserver la bière mais peut également servir d'instrument rythmique. Généralement, le pot a une hauteur comprise entre 30 et 40 cm et une largeur de 35 cm. Une corde avec une boucle est attachée autour du goulot pour pouvoir porter l'enyungu.

Pour confectionner l'enyungu, on mélange de l'argile avec des tessons cassés afin d'éviter que l'argile ne craquèle lors de la cuisson. Une fois le pot confectionné au tour, il doit sécher pendant plusieurs jours avant d'être cuit au four. Aucun dessin ni autre décoration n'est appliqué par la suite.

L'enyungu est joué tant par les hommes que les femmes, soit en position agenouillée sur les talons à côté de la jarre, soit debout, la jarre sous le bras. Le son est produit en frappant à l'aide d'un balai en éventail - confectionné avec des fibres de bananier - sur l'ouverture de la jarre. L'enyungu se joue sans ajouter de liquides supplémentaires dans la jarre pour modifier la hauteur de ton. Autrefois, l'enyungu était également joué par des femmes qui tendaient sur l'ouverture du pot une peau d'animal qui faisait office de membrane. L'enyungu servait alors principalement de résonateur.

Malgré la popularité de l'engoma, l'enyungu n'a pas disparu de la scène musicale. Combiné à l'engoma, il joue à l'unisson les mêmes rythmes de danse. L'enyungu ne se joue jamais en solo, mais toujours en combinaison avec des tambours et/ou des hochets à main ou de jambes.

L'enyungu est joué par toutes les ethnies d'Ankole et aurait été introduit par les Hima.


pour plus d’information voir également: VAN THIEL, Paul, "Multi-Tribal Music of Ankole. An ethnomusicological study including a glossary of musical terms." Édité par le Musée Royal de l’Afrique Centrale dans la série Annales, Sciences Humaines, no 91, 1977, 234 pp.

© KMMA/Paul VAN THIEL