Autres noms: kitulege, ekitulege, sekitulege, ekitabiizire, rwakanengyere, kanyagombwa
L'omujariko est un arc musical monocorde monté sur un trou dans le sol en guise de résonateur. On plante dans le sol une tige flexible de 130 à 150 cm, à l'extrémité de laquelle on attache une corde. A proximité de la tige, on creuse un trou de 20 cm de diamètre et de 25 cm de profondeur, que l'on recouvre d'une feuille de bananier, d'une tôle en fer-blanc ou de tout autre matériau approprié. Au milieu du couvercle, on pratique un petit trou pour faire passer la corde, qui est ensuite nouée à un bâtonnet transversal. Le couvercle est placé sur le trou et la tige est pliée de sorte que la corde est bien tendue. Afin que le couvercle reste bien en place, il est lesté à l'aide de pierres disposées tout autour.
L'instrumentiste est agenouillé, ou assis en tailleur, à droite de l'instrument. La corde est pincée avec l'index tendu de la main droite, qui fait office de plectre. De la main gauche, l'instrumentiste tient l'extrémité de la tige et en la poussant légèrement vers le bas ou en la tendant, il modifie la hauteur tonale. Pousser vers le bas produit un ton plus bas, tirer vers le haut produit un ton plus haut. Cela donne un registre d'une quarte, voire d'une quinte. La corde vibrante peut être assourdie avec la main gauche.
L'omujariko est essentiellement joué par les enfants qui le considèrent comme une sorte de jouet. L'exécutant chante et joue la plupart du temps en solo, pour se détendre ou pour distraire les autres.
L'omujariko est présent dans toute l'Ankole, hormis chez les Hima. L'instrument est le plus populaire chez les Kunta et les Kooki.
pour plus d’information voir également: VAN THIEL, Paul, "Multi-Tribal Music of Ankole. An ethnomusicological study including a glossary of musical terms." Édité par le Musée Royal de l’Afrique Centrale dans la série Annales, Sciences Humaines, no 91, 1977, 234 pp.
© KMMA/Paul VAN THIEL